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Téboursouk décrite par J. POINSSOT

Auteur  
# 05/05/2009 à 16:13 SLIM Fouad (site web)
Je vous convie à découvrir cette description précise de Téboursouk par J.POINSSOT. Source: Voyage archéologique en Tunisie (paru dans: Bulletin des antiquités africaines. Tome III. 1885):
« A partir de Thignica, notre route suivait la vallée de l'Oued Kralled jusqu'à Agbia, laissant à environ un mille sur la droite Thunursicum Bure, à laquelle a succédé la ville arabe de Téboursouk qui, comme on le voit, a conservé son nom à peine altéré, et où nous allions nous arrêter.
C'est une des villes les plus agréables de la régence. Elle est placée sur les pentes supérieures d'une colline élevée faisant partie de la chaîne qui borde au nord la vallée de l'oued Kralled, à l'endroit où elle s'abaisse et s'ouvre en un large col aui permet de pénétrer dans la région septentrionale du pays. Un bois d'oliviers s'étend au dessous jusqu'à la plaine, au-delà de laquelle l'œil embrasse un vaste et pittoresque horizon de montagnes. Les Arabes l'ont entièrement entourée d'un mur d'enceinte qui, du côté du sud-est, emprunte une partie des fortifications antiques dont nous parlerons tout à l'heure.
A l'intérieur, c'est un dédale inextricable de ruelles tortueuses et étroites bordées de maisons basses bâties avec les débris de la ville romaine, couronnée de terrasses et blanchies à la chaux. Les coupoles et les minarets de plusieurs belles mosquées dominent cet ensemble d'où l'on voit encore émerger d'énormes pans de murs englobés dans les constructions. Ce sont les restes de l'ancienne forteresse bâtie à la fin du sixième siècle par le préfet Thomas. Ces remparts s'élèvent à sept ou huit mètres de hauteur; du côté du sud-est, ils forment encore l'angle de l'enceinte de la ville. Là ils sont restés presque intacts, ils ont conservé entière une porte décorée de motifs d'architecture, ainsi que la courtine dont elle est flanquée et dans l'intérieur de laquelle existent plusieurs pièces voûtées, occupées par un moulin à huile.
Au centre de la ville une belle source sortant d'une chambre voûtée s'épanche dans un bassin antique. Les autres édifices de Thubursicum Bure sont fort difficiles à reconnaître, recouverts et noyés dans les bâtisses de la ville arabe, on n'en peut que constater l'existence sans se rendre compte de leurs dispositions. Les inscriptions mentionnent des bains, des temples ornés de statues de marbre. Les débris qu'on retrouve ça et là donnent l'idée d'une riche et magnifique cité. Pourtant l'histoire n'en a pas conservé le souvenir. On trouve seulement son nom dans la géographie de Ptolémée (4, 3, 29); un de ses évêques est cité par saint Augustin (contra Crscentium, 3, 40); deux autres assistèrent aux conciles tenus en 411 et 525. Les inscriptions nous apprennent qu'elle eut un développement et une destinée analogues à celle de ses voisines Thignica, Thugga et Agbia. Au troisième siècle, c'était un municipe dont les textes épigraphiques fournissent les noms complets, municipium Severianum liberum Thibursicensium Bure, il reçut vers la fin du quatrième siècle une colonie dont le surnom Augusta rappelle celui de la troisième légion.»
Bonne lecture.
SLIM Fouad
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